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Zoom Afrique du 11 avril 2022

Zoom Afrique du 11 avril 2022

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Atrocités contre les populations civiles, massacres de ces mêmes populations civiles, destructions et/ou pillages des villages, exécutions sommaires de civils et militaires, enlèvements, tortures, séquestrations…Mais ou étaient l'ONU et la France pour les enquêtes indépendantes ?

Actualité en Afrique :

  • Comment le Mali a puni un pays de la CEDEAO ce week-end
  • Niger : Mohamed Bazoum annonce l'arrestation d'une trentaine de "hauts cadres"
  • Côte d’Ivoire: le Premier ministre Patrick Achi inaugure le CHR d’Adzopé
  • Kenya Airways et South African Airways annoncent des avancées sur leur projet de compagnie panafricaine

Analyses de la rédaction :

1. Le Burkina Faso rejette Français et Européens au profit des Russes et Chinois ?

Le Premier ministre burkinabé de la transition Albert Ouedraogo a annoncé au Parlement intérimaire le 4 avril que son pays allait « diversifier » les partenariats en matière de coopération militaire.

Cette déclaration intervient dans un contexte anti-français et anti-européen au sein de la classe politique et de la population.

« En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire. En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a indiqué Albert Ouedraogo.

Le chef du gouvernement de transition a présenté une feuille de route orientée prioritairement sur la lutte contre le terrorisme et la sauvegarde de l’intégrité territoriale.

Il a assuré que le gouvernement prendrait des mesures visant à renforcer l’efficacité de l’action militaire sur le terrain et à améliorer la collaboration entre les forces de défense et de sécurité, les soldats volontaires et la population.

Quelques jours avant cette communication du chef de gouvernement, des manifestants ont scandé dans les rues de Ouagadougou « Faso Lagam Taaba Zaaka ». Ils appelaient le nouveau gouvernement à en finir avec les accords avec la France pour se tourner vers la Russie.

Pour des Burkinabés, les Russes et Chinois seraient mieux placés pour combattre les organisations terroristes. Ils demandent également la fin des accords « coloniaux » passés avec la France dans le domaine de la défense.

« Ces futurs partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a expliqué le Premier ministre dans une déclaration, similaire à celle de Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouvernement de transition malien.

D’ailleurs, le Club des jeunes pour la promotion de la coopération Sino-Burkinabè (CJPC-BF) a organisé une conférence le 1er avril à l’Université Thomas Sankara. À cette occasion, Abdoul Razagou Déné, coordonnateur du club, a déclaré que « nous souhaitons que l’expérience chinoise de la lutte contre le terrorisme contribue au Burkina Faso dans sa lutte contre le terrorisme et que son soutien et ses apports s’inscrivent dans le sens du besoin exprimé par les Burkinabès eux-mêmes. Ainsi, la coopération gagnant-gagnant respectera ce principe de non-ingérence dans les affaires internes des Nations ».

Pour Wenzhang Wang, chargé des affaires de l’Ambassade de Chine au Burkina Faso, « le chemin qui mène au succès est sûrement périlleux et parsemé d’obstacles, mais je reste fermement convaincu que, avec la force collective, la persévérance et surtout la détermination de cette jeunesse engagée, le bout du tunnel n’est plus loin ».

 

2. Mali/Mourah: Choguel Maiga remet les choses en place!

Le Premier ministre, Choguel K Maïga, a rencontré les membres de l’association Tabital Pulaku. Occasion lui de donner des explications sur les opérations militaires menées par les FAMA à Moura et qui se sont soldées la neutralisation de plus 200 terroristes. Aussi, Choguel Maïga a vivement dénoncé la campagne en cours contre le Mali. Une campagne dont tout le monde connait et la source et les commanditaires. « Nous faisons face à une situation où n’ayant pas pu nous faire courber l’échine, certains de nos partenaires ont décidé de changer de fusil d’épaule afin de discréditer l’action du gouvernement et des forces armées et de sécurité », a martelé le PM.

Devant une assistance attentive, Choguel K Maïga n’a pas porté de gang pour dire toute la vérité autour de l’opération des FAMA à Moura. « Nous faisons face à une situation où n’ayant pas pu nous faire courber l’échine, certains de nos partenaires ont décidé de changer de fusil d’épaule afin de discréditer l’action du gouvernement et des forces armées et de sécurité. Cela s’appuie sur des faits qui ressemblent souvent à la vérité. Depuis quelques jours, il y a une campagne contre l’armée malienne et contre le gouvernement, consécutivement à ce qui s’est passé à Moura. Ce qui s’est passé en réalité à Moura ? Aujourd’hui, l’armée dispose de gros moyens d’observation. C’est avec ces moyens que nous avons pu neutraliser les nids des terroristes qui étaient basés dans la forêt de Ouagadou (frontière mauritanienne) ».

Le Premier ministre poursuit : « Dans beaucoup de zones du pays, aujourd’hui, ayant les moyens d’observation électroniques, nous avons également les moyens d’aller surprendre les terroristes et les attaquer partout où ils se trouvent. C’est ce qui fait que beaucoup de leurs bases ont été détruites au cours des opérations menées par l’armée. La pression de l’armée est très forte ! De même qu’il y a de fortes pressions sur les FAMA. Nous perdons des hommes tous les jours… À Moura, les moyens d’observation ont permis à l’armée d’observer des mouvements ennemis pendant des jours… S’y ajoutent des renseignements humains. On s’est rendu compte qu’il avait un regroupement de différents mouvements terroristes sur place. Ceux qui sont de la zone savent bien ce qui se passe à Moura : c’est un véritable bastion des groupes terroristes. Grâce aux moyens déployés, pendant plusieurs jours, on a pu constater un regroupement de 50 personnes, de 100 personnes jusqu’à mille personnes. Et les mêmes moyens d’observations et de renseignements ont permis de comprendre aussi que ce regroupement des terroristes à Moura avait pour but d’arrêter et de planifier des actions futures contre l’armée… C’est ainsi que l’armée est intervenue. Et effectivement on a dénombré environ 200 terroristes neutralisés, plus les opérations des forces spéciales qui ont continué.

Ce qui nous a surpris ce qu’au lendemain de cette opération, nous entendons des médias internationaux et des organisations et/ou des ONG internationales qui affirment que l’armée est allée massacrer des populations civiles, essentiellement les peulhs. Dans leur calcul, la meilleure façon pour le Mali de perdre la guerre contre le terrorisme, c’est d’avoir les populations contre l’armée. Or, s’il y a quelqu’un qui est conscient de cette réalité, c’est bien le président de la transition Assimi Goïta, dont le souci est justement la protection de toutes populations maliennes. Je suis témoin à plusieurs reprises des instructions qu’il ne cesse de donner au sujet de la protection des populations civiles lors des opérations militaires… ».

Depuis l’opération sans précèdent des Forces Armées Maliennes (FAMa) qui a fait des centaines de morts côté ennemis, le 27 au 31 mars 2022 à Moura, une localité située dans la région de Mopti, les réactions ne cessent de bondir de par le monde entier. Si les alliés du Mali se réjouissent d’une « victoire importante » contre le « terrorisme », la France et certaines Organisations de Défenses des droits de l’Homme dénoncent une « exaction » contre les civils. Devoir de justice ou simple incrimination de l’intervention Russe au Mali ? En tout cas, Moscou et Pékin ont bloqué une demande du Conseil de sécurité de l’ONU d’avoir des “enquêtes indépendantes” sur cette opération à Moura.

L'issu de l'opération était une « victoire importante » contre le « terrorisme », selon le ministre des Affaires étrangères du Kremlin dans la foulée d’une célébration de cette victoire à Bamako et à l’intérieur du Mali.

Parallèlement à cette atmosphère ambiante, des organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch ou encore l’ONU ont quant à eux prétendues à un massacre présumé de l’armée malienne qui aurait fait plusieurs centaines de victimes civiles à Moura, notamment, l’exécution sommaire de 300 civils.

C’est sur la base de ce rapport que la France a sauté sur l’occasion pour soumettre à l’approbation du Conseil de sécurité, le vendredi dernier, une demande « d’enquêtes indépendantes » sur ce massacre présumé que se seraient livrés l’armée malienne et ses alliés « paramilitaires Russes ».

La déclaration proposée au Conseil de sécurité soulignait la « profonde préoccupation…face aux allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali, en particulier celles qui auraient été perpétrées contre des civils à Moura, dans la région de Mopti, du 27 au 31 mars 2022 », en ajoutant cette réclamation « d’enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables de ces violations et exactions et les traduire en justice ». Il l’aura fallu l’intervention de la Russie et de la Chine pour empêcher cette démarche orchestrée par la France. Pour Moscou et Pékin qui se sont opposés, il serait « prématuré » d’engager une nouvelle enquête alors qu’une première a été ouverte par les autorités maliennes. Par ailleurs, Moscou estime que les allégations sur un massacre de civils à Moura sont une « désinformation », tout comme celles faisant état de l’implication de mercenaires russes de la société privée Wagner dans l’opération.

Personne n'est surpris de voir les FAMa être accusées de la sorte depuis quelques jours, surtout depuis que le Mali a tourné dos à la France et est proche de la Russie et des pays du bloc de l’Est. Cette situation n’est plus digérable pour la France. Qui émet le vœu que la coopération russo-malienne soit aussi un échec. C’est pourquoi, après chaque moindre prouesse, on ne se prive pas de les accuser d’exactions contre les civils pour ternir leur image non seulement aux yeux de ses voisins et surtout du reste du monde. En un moment où la Russie de Vladimir Poutine défie le monde. C’est ainsi que des organismes, tels Human Rights Watch couplés à certains faux experts de l’ONU inventent des mensonges grossiers contre les Forces russo-maliennes. Ce qu’ils ignorent est que la population malienne est derrière son armée, une armée républicaine dont toutes les ethnies du Mali sont représentées. Jamais et au grand jamais, les FAMas n’utiliseront leurs armes contre une ethnie au Mali. On sait que ces organisations ne vont pas s’arrêter après l’étape de Moura, elles sont au four et au moulin pour faire passer les soldats maliens comme des nazies, mais elles vont échouer, car le Mali est un pays multiséculaire et multiethnique de plusieurs centaines d’années d’existence.

 

3. Mali: l'ONU et la France aux abonnés absents pendant 10 ans

Atrocités contre les populations civiles, massacres de ces mêmes populations civiles, destructions et/ou pillages des villages, exécutions sommaires de civiles et militaires, enlèvements, tortures, séquestrations…, ce sont là autant de crimes perpétrés durant ces dernières années contre les populations civiles maliennes. Ces crimes ont été perpétrés par des groupes armés agissant, le plus souvent, au nez et à la barbe des différentes forces étrangères présentes au Mali, notamment la Minusma dont l’une des missions est la « protection des populations civiles ». Ces odieux crimes qui ont occasionné des milliers de victimes civiles et militaires n’ont soulevé aucun tollé ni motivé la moindre enquête indépendante de la part de ceux qui, aujourd’hui, tentent de discréditer l’armée malienne après son opération à Moura.

Retour sur certaines tueries perpétrées contre les populations civiles maliennes. Le bilan ? Il est très lourd.

Le 2 juillet 2019, les populations civiles du Centre, précisément les villages de  Bouari, Djimdo, Pangadou et Dialakanda (cercle de Bankass) et les militaires ont payé un lourd tribut  suite à une double attaque  perpétrée par les hommes lourdement armés. Bilan : plus d’une trentaine de civils tués.

Selon certaines sources, les terroristes qui ont commis cette attaque meurtrière sont arrivés de la frontière du Burkina Faso, à bord de pick-up, de motos tricycles et d’engins à deux roues dans la soirée du 1er juillet 2020. Simultanément, ils ont commis des massacres dans ces quatre villages dogons du cercle de Bankass.

Alertée, une patrouille de l’armée a été dépêchée sur les lieux des attaques meurtrières. Cette patrouille est tombée dans une embuscade dans la nuit, du 2 juillet 2020, aux environs de 20 heures à l’entrée du village de Gouari. Bilan : 7 morts, 02 blessés, 03 portés disparus et 04 VHL brûlés.

« Ce détachement a été pris à partie à l’entrée du village de Gouari par des individus armés à bord de trois (3) véhicules et sur une quarantaine de motos », a écrit l’armée sur sa page Facebook.

Autre lieu : En juin 2019, une patrouille de l’armée malienne a été victime d’une embuscade à Diabaly. Cet acte perpétré par des hommes armés a fait une vingtaine de morts et de nombreux blessés du côté de l’armée, ainsi que des dégâts matériels.

Dans la crise sécuritaire qui secoue notre pays depuis 2011-2012, il est à noter que l’année 2019 a été particulièrement meurtrière pour les populations civiles maliennes, ainsi que les forces armées et de sécurité. Cependant, l’on ne dispose pas d’estimations chiffrées sur le nombre exact des victimes civiles et militaires. Par contre, en 2018, les attaques et autres violences ont entraîné la mort de plus de 1800 personnes au Mali, selon certains rapports dressés par des organisations humanitaires opérant au Mali. Ces mêmes organisations indiquent que l’année 2017 a enregistré un total de 716 personnes tuées et d’autres victimes dont la plupart étaient des civils.

Précision : Le nombre élevé de morts en 2018 est le reflet d’une situation sécuritaire particulièrement dégradée notamment au Centre et au Nord-est.

Questions : Où étaient la Minusma, et la force Barkhane ? Qu’ont fait les Nations-Unies pour rechercher et punir les auteurs de ces crimes dont les auteurs appartiennent à des groupes armés opérant sous le regard indifférent de la Minusma ? La communauté internationale n’est-elle pas informée de ces violences sur les populations maliennes ? Pourquoi la Minusma n’intervient-elle pas pour protéger les populations civiles avec tous les moyens (hélicos et drones) dont elle dispose ? Au-delà quelle est l’utilité de cette armada militaire étrangère déployée au Mali depuis des années ? Ce sont là autant de questions qui reviennent sans cesse sur les lèvres.

Autres précisions : Sur les 1814 victimes de l’insécurité en 2018, 1026 ont été tuées au Centre du Mali. Parmi elles : 697 civils, 85 membres des forces armées et de sécurité du Mali, quatre soldats de la paix, 236 hommes armés ou présumés armés (sous cette catégorie ont été classés, les membres des groupes terroristes, des milices, les chasseurs donsos et peut-être des civils présentés comme terroristes, selon des organisations humanitaires.

Dans cette spirale de violences qui a frappé le Mali depuis près de 9 ans, la localité d’Ogossagou (région de Mopti) a payé un lourd tribut avec deux attaques successives et d’une rare violence. Les deux attaques ont fait des centaines victimes (morts et blessés), de nombreux déplacés et d’importants dégâts matériels. Cette barbarie a surtout frappé des femmes, des enfants et des vieilles personnes sans défense. La France a-t-elle demandé présent des enquêtes sur ces atrocités commises à Ogossagou ? L’ONU via la Minusma est-elle intervenue pour rechercher les auteurs de ces crimes ?

Pour rappel, il faut dire que le vendredi 14 février 2020, la population d’Ogossagou a été surprise par cette attaque qui a fait plus de 30 victimes et de nombreux blessés.

L’attaque menée par une trentaine d’hommes armés a été perpétrée après le retrait, quelques heures auparavant, de l’armée, a expliqué le chef du village. Dans leur furie les assaillants ont incendié presque tout le village, et ont emporté une grande quantité de stocks alimentaires et de bétails…

À l’époque, le gouvernement malien avait condamné ces atrocités commises à Ogossagou et avait promis des enquêtes: «… rassure que les investigations seront menées pour déterminer les circonstances de ces crimes, arrêter et traduire les auteurs devant les juridictions compétentes… ». Cependant, jusqu’ici les populations d’Ogossagou attendent et continuent de souffrir en silence.

Pour sa part, la Minusma s’était contentée d’un communiqué laconique à propos de ces tueries d’Ogossagou.  « L’attaque a coûté la vie à de nombreux villageois et a fait plusieurs blessés. Des maisons ont également été brûlées », avait confirmé la mission onusienne présente au Mali.

Avant cette attaque, Ogossagou avait subi en mars 2019 un premier assaut meurtrier des groupes terroristes. Bilan : plus de 174 morts et autant de blessés. Aussi, de nombreuses pertes matérielles ont été enregistrées : cases brulés, greniers détruits, enclos de bétails détruits…

À l’époque, cette paisible localité peulhe avait été investie, tôt le matin du 23 mars 2019, par des assaillants armés jusqu’aux dents. Ils ont tiré sur tout ce qui bougeait. Ainsi, parmi les victimes, l’on dénombre de nombreuses femmes et des enfants. Un grand imam de la localité du nom de Baba Sékou Issa a été tué avec toute sa famille. Cette atrocité a également fait plusieurs dizaines de blessés dont certains ont été évacués vers Bankass et Dialassagou. Cette attaque a également visé un camp du DDR où étaient regroupés des éléments de la milice de Sékou Boly. Ceux-ci y étaient cantonnés en vue de leur insertion dans l’armée.

Dans ce cycle infernal d’attaques et de tueries contre les populations civiles maliennes, l’on note également les évènements douloureux survenus le lundi 17 juin 2019 dans les deux petites localités de Gangafani 2 et de Yoro (région de Mopti). Bilan de deux attaques perpétrées par des hommes armés : 41 morts et de nombreux blessés.

Selon des témoignages, la première attaque a visé le village de Gangafani 2. Les assaillants ont d’abord procédé à des tirs de sommation, avant de procéder à l’arrestation des jeunes du groupe d’auto-défense du village. « Au terme de cette attaque, 17 jeunes du village ont été arrêtés et froidement exécutés par les assaillants », selon de nombreux témoignages.

Ensuite les assaillants ont attaqué le village de Yoro. Là, une vingtaine de personnes ont été tués, selon des témoignages.

Par ailleurs, la localité de Sodane Da, tout comme Ogossagou, a connu des atrocités d’une rare violence commises par une meute de terroristes qui s’attaquent à des populations civiles. En effet, Sodane Da a connu son mardi noir le 11 juin 2019. Le bilan est particulièrement lourd selon les estimations. En effet, plus de 100 civils dont des femmes et des enfants ont perdu la vie à Sodane Da. Où étaient les forces françaises pour protéger ces innocents ? Et la Minusma ? La question demeure.

À l’époque les autorités locales de la région de Mopti avaient donné tous les détails sur ces crimes perpétrés à Sodane Da. « Avec les éléments de la protection civile, nous avons minutieusement fouillé, et nous avons sorti 35 corps », avait précisé le gouverneur de Mopti. Et il avait indiqué que « 11 adultes et 24 enfants » ont été inhumés après le passage des assaillants. Pour sa part, le maire de Sangha (dont dépend Sodane Da), Ali Dolo, avait maintenu l’estimation d’une centaine de morts. Il avait précisé que certains corps ont été calcinés.

L’une des tragédies enregistrées dans la zone de Mopti était sans doute celle de Doungoura. En effet, dans l’après-midi du lundi 18 mars 2013, des forains circulant sur l’axe Dioura-Léré, ont été interceptés vers la plaine dite de Ngagna par des bandits armés enturbannés. Ces bandits armés étaient à bord de deux véhicules.

Selon des témoins, les forains furent dépouillés de tous leurs biens, puis, attachés, les yeux bandés, puis conduits à une dizaine de kilomètres du village.

Là, ils ont été froidement abattus. Bilan 25 civils tués puis jetés au fond d’un puits.

Dans cette barbarie perpétrée au Mali depuis des années, il y a eu, en plus de crimes de masse, certains assassinats ciblés qui ont provoqué l’émoi au sein des populations. L’on peut retenir, entre autres le cas de Boubou Tiello Tamboura, accusé d’excès de loyauté. Ce vieil homme a été froidement abattu dans sa concession, devant ses femmes et ses enfants  à Saré-Kouyé (commune rurale de Toguéré Coumbé) le 4 mars 2015. Il y aussi les assassinats du chef du poste forestier de Diafarabé (cercle de Ténenkou),  criblé de balles  sur son lieu de travail le 6 avril 2015 ; du chef du village de Dogo (cercle de Youwarou), Amadou Issa Mody Dicko,  assommé pour refus de se soumette au diktat des djihadistes,  le 22 avril 2015.

Le 31 décembre 2015, Souleymane Bah dit Kouragal a été assassiné entre Nampala et Dioura.

En avril 2016, un homme âgé, Nabé Tamboura, a été froidement abattu à son domicile, à Samina. Le samedi 27 août 2016, quatre personnes ont perdu la vie à Falada, à 20km de Dioura.

C’est dire que le Mali et les populations maliennes ont souffert le martyr et enregistré des crimes odieux pendant d’une décennie. Ces crimes ont été commis souvent par des gens connus et qui bénéficient de protection extérieure. A ces crimes évoqués ci haut, l’on peut y ajouter une longue chaine d’actes barbares commis sur les populations civiles, les administrateurs locaux et les éléments des forces armées et de sécurité. Dans cette série noire on a encore en mémoire les évènements survenus à Kidal en mai 2014. Là, ce sont plusieurs administrateurs civils et militaires maliens qui ont été sauvagement exécutés par des éléments des mouvements armés agissant devant les forces onusiennes et françaises présentes dans cette localité. Des enquêtes ont-elles été demandées par l’ONU ? Et les commanditaires de ces tueries ? Ils sont libres comme le vent.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV